Amanda Garrido, lauréate de l’appel à projet interne ? Accueil ?
Membre de l’ICBMS, cette pharmacien-chimiste travaille sur la formulation de nouveaux médicaments anti-infectieux. En 2022, elle fait partie des 13 lauréats et lauréates de l’appel à projet Accueil, porté par la Direction de la recherche et des études doctorales (DRED).
Amanda Garrido a récemment été nommée Ma?tresse de conférences à l’Université Lyon 1. Elle est lauréate en 2022 de l’appel à projet ? Accueil ?. Cet appel à projet interne porté par la Direction de la recherche et des écoles doctorales est destiné à soutenir les jeunes enseignants-chercheurs dans le démarrage de leur activité de recherche en leur apportant une aide financière. Entretien.
Depuis quand êtes-vous à Lyon 1 et quelles ont été les étapes de votre parcours avant d’être nommée Maitresse de conférences ?
Je suis en poste depuis septembre 2021. J’ai débuté mes études en Faculté de pharmacie à Toulouse. Durant mon internat, j’ai fait ma première année de master à Toulouse, puis mon Master 2 à Caen où j’ai aussi réalisé en parallèle ma thèse de recherche en chimie organique et ma thèse de Dr. en pharmacie. Après un poste d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche (ATER), j’ai passé ma qualification avant de postuler et d’être recrutée à Lyon.
Qu’est-ce qui vous a orienté vers la recherche ?
Depuis le début de mes études et même avant, j’ai voulu faire de la recherche. Je me suis orientée vers la pharmacie avec l’idée de faire de la recherche, dans l’optique de développer des médicaments. Mais à cette époque, je n’avais pas encore choisi la chimie. Le déclic est venu en 4e année, gr?ce à l’un de mes enseignants, Pierre Verhaeghe, qui est Professeur en chimie thérapeutique.
Sur quoi travaillez-vous aujourd’hui ?
Je fais de la synthèse organique. Je développe des anti-infectieux - plut?t du type antibactérien – pour lutter contre l’antibiorésistance. L'équipe COSSBA de l'unité ICBMS travaille sur deux axes de recherche : la cancérologie et l'infectiologie. J’ai été recrutée pour relancer et développer l’axe infectiologie démarré il y a 10 ans au sein de l’institut. Nous nous appuyons pour cela sur les forces présentes à Lyon. Notamment au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), où je collabore avec des chercheuses et chercheurs spécialisés en infectiologie. Nos travaux s’axent actuellement sur le staphylocoque.
L’antibiorésistance, quels enjeux aujourd’hui ?
C’est un gros problème de santé publique. Beaucoup de molécules sont mises sur le marché, tandis que l’on peine à développer de nouvelles molécules antibiotiques. Avec le mésusage et la surconsommation d’antibiotiques, que ce soit en milieu ambulatoire ou agricole, on a vu appara?tre des antibiorésistances et des complications à l’h?pital pour des infections que l’on sait pourtant bien soigner.
Comment met-on au point de nouvelles molécules ?
En chimie, on essaie de ne pas avancer à l’aveugle, mais d’avoir la chimie plus pertinente possible. On s’aide pour cela d’outils pour guider la synthèse. ? l’aide de programmes et de logiciels, on tente de prédire quelle serait la meilleure molécule à synthétiser pour avoir la meilleure activité anti-infectieuse contre l’agent pathogène ciblé.
Comment avez-vous connu l’appel à projet Accueil ?
Par mail. On est bien informé par la DRED sur ces appels à projets. Bien s?r, j’en ai ensuite parlé avec mes collègues car je connaissais mal l’écosystème de l’Université Lyon 1 à mon arrivée.
Comment allez-vous utiliser cette aide financière ?
Surtout pour acheter des produits (réactifs chimiques, etc…) et financer des étudiants de niveau Master 2.
Avez-vous des engagements en dehors de l’université ?
Je suis impliquée dans une association de chimistes médicinaux qui aide les jeunes à s’orienter. L’idée est de leur donner plus d’informations sur la recherche, ses débouchés, comment avoir un financement de thèse... Toutes ces choses que j’aurais aimé savoir plus t?t. Je suis contente de faire partie d’une association qui informe et oriente les jeunes.
Un message à adresser aux futurs chercheurs ?
Il faut avoir un projet professionnel clair dans sa tête et solide, car c’est un domaine qui demande beaucoup d’investissements pour décrocher un poste en France.
Des activités en dehors du labo ?
La musique et le sport.
Comment vous projetez-vous dans ces premières années à l'ICBMS ?
Mon premier objectif est d’obtenir des publications avec mon équipe. Aussi d’encadrer des étudiants et porter des projets en infectiologie pour que cet axe se développe de plus en plus à l'ICBMS. Dans quelques années, j’espère avoir un dossier assez solide pour passer l’HDR.