Interview de Laurie-Anne Sapey-Triomphe, gagnante de la finale de Ma Thèse en 180 secondes, actuellement doctorante en 2ème année de Thèse au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Université Claude Bernard Lyon 1/CNRS/Inserm). Trois questions à celle qui va défendre les couleurs du doctorat de Lyon lors de la grande finale à Nancy, le 3 juin 2015.
Pourriez-vous nous retracer votre parcours en quelques mots ?
J’ai réalisé un parcours de biologiste avant de me tourner vers les neurosciences. Après une classe préparatoire BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre), j’ai intégré la licence de biologie fondamentale de l’ENS de Lyon. J’ai ensuite suivi le master 1 Recherche en biosciences au cours duquel j’ai eu l’opportunité de faire mon second semestre en Australie. Ce fut une expérience très enrichissante qui m’a permis de découvrir une autre culture mais aussi une autre fa?on d’organiser la recherche. A mon retour, j’ai fait un M2 enseignement à l’ENS, qui a abouti sur l’obtention de l’agrégation de SVT. J’ai réalisé ensuite le M2 Recherche en biosciences de l’ENS avec des stages en neurosciences, avant de débuter ma thèse de Neurosciences cognitives. Je suis désormais en 2ème année, avec pour directrice de thèse Christina Schmitz et Jérémy Mattout en co-directeur. Le sujet de ma thèse est ? Inférence et apprentissage perceptifs dans l’autisme : une approche neurophysiologique et comportementale ?.
Comment avez-vous vécu l’expérience de ma thèse en 180 secondes ?
Avant de me lancer dans l’aventure, j’ai suivi la formation proposée par l’Université de Lyon, qui était très intéressante et constructive. Cette dernière était composée d’un cours théorique puis deux sessions avec des comédiens, ce qui m’a bien préparée pour ma vidéo de candidature. Ce fut une belle expérience humaine également car nous étions dans une très belle dynamique de groupe avec les autres candidats et nous nous sommes vraiment bien amusés ! Ce fut donc un plaisir d’en retrouver certains lors de la finale le mercredi 29 avril. Là encore, on nous a coachés lors des répétitions générales puis nous avons fait des petits exercices de relaxation avant d’entrer en scène. On nous a également donné de précieux conseils pour la suite de l’aventure, par exemple pour savoir comment répondre aux médias. Le fait de passer la journée tous ensemble nous a aussi permis de bien nous connaitre et d’aborder la dernière ligne droite avec une bonne énergie.
Ainsi, quand la soirée a commencé nous avions tous l’impression de faire partie de la même équipe, nous nous soutenions et nous encouragions, c’était un moment très sympa.
Finalement, quand mon tour est arrivé, c’était un moment très fort, et je me suis dit que j’avais trois minutes pour partager avec tout le monde ma passion. J’ai trouvé plus agréable d’avoir à convaincre 350 personnes bien réelles, plut?t que lors de la pré-sélection où je m’adressais simplement à une caméra ! L’interaction, les regards, les applaudissements ont rendu l’expérience très humaine.
Quand le résultat est tombé, je ne m’y attendais pas du tout, les présentations des autres candidats étaient tellement de qualité, que je ne pensais pas gagner. Maintenant je vais faire de mon mieux pour la finale à Nancy, et j’espère ne pas décevoir tous ceux qui m’ont fait confiance, C’est un vrai honneur, et j’ai envie de donner le meilleur !
Et vous vous voyez où dans 10 ans ?
Après un ? post doc ? à l’étranger, j’espère que j’aurai la chance d’avoir un poste d’enseignant chercheur en neurosciences, car j’aime tout autant l’enseignement que la recherche. Si j’ai choisi les neurosciences, c’est parce que le cerveau est un organe très intrigant et complexe, pour lequel il reste beaucoup de choses à découvrir ! Au-delà de cela, c’est une chance pour continuer à travailler sur la compréhension des interactions sociales et de la perception, afin de trouver comment faciliter la vie des personnes concernées par certains troubles neurologiques. D’ailleurs la raison principale de ma participation à Ma Thèse en 180 secondes, était de pouvoir sensibiliser les gens au syndrome d’Asperger, qui est encore assez peu connu du grand public. C’était donc une belle opportunité pour exprimer clairement et simplement un sujet relativement complexe!
Retrouvez également le portrait chinois et la vidéo de la prestation de Laurie-Anne sur Sciences pour tous.